Sonneur à ventre jaune (Le)

Bombina variegata (Linnaeus, 1758)


Classe : Amphibia Ordre : Anura Famille : Bombinatoridae Genre : Bombina
Chargement...

  • 203
    observations

  • 22
    communes

  • 49
    observateurs

  • Première observation
    1865

  • Dernière observation
    2024
Titre Auteur
Régression de Bombina variegata (Linné, 1758) en France par l’analyse de sa répartition passée et présente Jean LESCURE, Julian PICHENOT & Pierre-Olivier COCHARD
Description :

Date : 2023-06-14
- Albinet Sébastien - Andrieu Thierry - Barthe Laurent - Basque Lucien - Biotope Biotope - Bonhomme B - Boyer Frédéric - Brun Victor - Cap Henri - Carriquiry Clémence - Cochard Pierre-olivier - Combet Simon - Cordelier Christian - Delmas Claudine - Delmas Claudine,pottier Gilles - Dubray Muriel - Esslinger Marc - Fraysse Marion - Ginestet Simon - Gouix Anne - Harvoire Ilona - Heaulmé Vincent - Hervé Nicolas - Jacquot Emmanuelle - Jacquot Manue - Jouffroy Marion - Le Gat Marie - Le Roux Bruno - Mannella Philippe - Marchal Olivier - Matarin Thomas - Mathiot Aude - Menand Mathieu - Menegazzi Clémence - Muratet Jean - Observateur Mhn - Observateur Oncfs - Perrot Delphine - Pottier Gilles - Prévitali Pierre-françois - Prévôt Jérôme - Quintin Pauline - Ratel Wilfried - Riols Christian - Rougeyrolles Delphine - Récoppe Sonia - Thorel Guilhem - Valette S
  • Nature En Occitanie (NEO)
    Participation à 162 Observations
    Part d'aide à la prospection : 79.80 %

    Fiche organisme

  • CEN Occitanie
    Participation à 32 Observations
    Part d'aide à la prospection : 15.76 %

    Fiche organisme

  • SANS ORGANISME
    Participation à 31 Observations
    Part d'aide à la prospection : 15.27 %

    Fiche organisme

  • EPHE-BEV
    Participation à 8 Observations
    Part d'aide à la prospection : 3.94 %

    Fiche organisme

  • Association des Naturalistes de l'Ariège (ANA)
    Participation à 1 Observations
    Part d'aide à la prospection : 0.49 %

    Fiche organisme

Informations espèce

Le Sonneur à ventre jaune est un petit crapaud mesurant en moyenne 4 cm à 5 cm à l’âge adulte. On peut aisément le reconnaître à ses yeux globuleux positionnés sur le dessus de la tête et à ses pupilles en forme de cœur ou triangulaires. Son dos d’aspect terreux (couleur brun-gris à olivâtre, couvert de petites verrues légèrement cornées) lui confère un excellent camouflage. Sa principale caractéristique est néanmoins sa face ventrale jaune (pouvant tirer sur l’orangé) agrémentée de taches foncées plus ou moins bleutées. Le motif formé par les taches ventrales est d'ailleurs propre à chaque animal et permet une identification individuelle, pouvant être utilisée dans le cadre de suivis. S’il se sent agressé, le Sonneur peut adopter une posture de défense originale : la lordose lombaire, appelée aussi "réflexe d’Unken" (corps cambré, pattes repliées sur le dos). Cette position permet de montrer une partie de ses couleurs vives pour prévenir les prédateurs de la toxicité de l’amphibien. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel notable : les mâles sont semblables aux femelles, à l’exception des "callosités nuptiales" (épaississement rugueux) sombres à l’intérieur de leurs pattes antérieures. Ils chantent en gonflant fortement leur gorge mais ne possèdent pas de véritable sac vocal, comme les rainettes (genre Hyla) ou le Crapaud calamite (Epidalea calamita). Leur chant, un "Hou… Hou…" joliment mélancolique, est donc peu puissant et ne peut être entendu qu'à une distance inférieure à quelques dizaines de mètres. Parfois, le Sonneur peut émettre d’autres sons, tels des caquètements.

Du fait de ces caractéristiques, coloration de la face ventrale notamment, le Sonneur à ventre jaune ne peut être confondu avec aucun autre Anoure d'Occitanie. Il s'agit de toutes façons d'une espèce ultra-localisée chez nous, totalement absente de la majeure partie du territoire régional (cf. "Répartition").
Contrairement à la majorité des amphibiens de la région, qui sont terrestres à l'âge adulte et ne vont à l'eau que pour se reproduire, le Sonneur à ventre jaune présente des mœurs nettement aquatiques, toute sa vie durant. Il apprécie les eaux stagnantes de dimensions réduites (fossés, flaques profondes, ornières, petites mares, suintements avec vasques...), dans lesquelles il est observable (et audible !) même en journée, ce qui en fait une espèce plus facile à détecter que la plupart des autres amphibiens (qui sont, en général, nocturnes).
C'est une espèce européenne dont l'aire de répartition, peu vaste, s'étend du centre-ouest de la France à la Moldavie. Il atteint la Grèce et la Sicile au sud, le centre de l'Allemagne au nord. En France, il présente une nette tendance continentale et s'avère absent de la majorité des départements proches de la Manche, de l'Océan Atlantique et de la Mer Méditerranée. Il n'en a pas toujours été ainsi, car les auteurs du passé le signalaient de plusieurs de ces départements-là, tant dans le nord-ouest que dans le sud-ouest et le sud-est. Manifestement donc, cet amphibien accuse une forte régression depuis plus d'un siècle, qui se traduit par une contraction significative de son aire. Cette régression s'avère plutôt bien documentée, car la présence de cette espèce à la fois originale, facilement observable et aisément identifiable était systématiquement notée par les batrachologistes de jadis. On peut en trouver une synthèse détaillée ICI

Ce phénomène de régression est également valable à l'échelle de l'Occitanie, puisque le Sonneur à ventre jaune était autrefois mentionné dans diverses localités de notre région où il n'existe plus aujourd'hui. Lahille, par exemple, le cite en 1888 des environs immédiats de Toulouse (un spécimen existe d'ailleurs dans les collections du muséum de cette ville) et le muséum d'histoire naturelle Victor Brun de Montauban détient en collection un individu d'origine très probablement locale, collecté en 1865. Il en va de même pour divers départements du pourtour méditerranéen (Gard, Hérault et Pyrénées-Orientales notamment), où il est aujourd'hui inconnu alors que plusieurs auteurs y signalaient localement sa présence au 19ème siècle.

Aujourd'hui, le Sonneur à ventre jaune est une espèce extrêmement localisée en Occitanie, uniquement connue avec certitude d'une zone restreinte de l'est/nord-est du Lot. Les quelques données isolées existant au-delà de cette zone correspondent à des signalements bibliographiques anciens (Toulouse, Montauban), à un signalement non documenté datant d'il y a plus de vingt ans (entre Albi et Montauban) et à une petite population manifestement introduite (Aude). Toute donnée nouvelle de cet amphibien, permettant de préciser sa répartition actuelle, revêt donc un grand intérêt.
Rana variegata Linnaeus, 1758

Observations par classes d'altitudes

Observations par décades

Observations par zones biogéographiques

Defaut (2002), Jaulin, Defaut & Puissant (2011)